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Réembaucher des employés « boomerang » : conditions gagnantes

Qui n’a jamais été tenté d’accepter une offre d’emploi ou de tenter sa chance ailleurs même s’il n’était pas malheureux dans l’organisation où il travaillait ? L’aspect de la nouveauté, le désir de faire évoluer sa carrière ou la possibilité d’obtenir des conditions plus avantageuses sont souvent des facteurs qui font pencher la balance.  

Même si les employeurs développent leurs compétences en matière de marketing RH, trop souvent, ils cherchent à véhiculer une image attrayante au lieu d’être totalement transparents. Je rêve d’offres d’emplois qui afficheraient aussi des désavantages d’un poste parce que ce n’est pas vrai que tout est parfait tout le temps. Il faut savoir lire entre les lignes, faire une enquête si l’on connaît des gens à l’interne ou se lancer avant même de savoir si ce nouveau poste nous convient réellement. Et ça va dans les deux sens : le candidat se montre habituellement aussi sous son meilleur jour pour arriver à ses fins !

Il est donc de moins en moins rare de voir des employés retourner occuper leur ancien poste, parce qu’ils réalisent qu’ils étaient mieux avant. Dans le monde des RH, on les appelle les « boomerangs » alors que chez Spektrum, Georges aime bien les surnommer les « comeback kids ». Ayant été confrontés au phénomène deux fois plutôt qu’une en l’espace de quelques mois, nous avons décidé de nous y intéresser plus en profondeur. C’est donc en se basant sur les cas de Richard et Nicolas, développeurs web, que nous vous présentons les conditions gagnantes pour s’engager dans un tel processus.

Oublier l’ego

Selon une étude de Kronos et WorkplaceTrends.com effectuée auprès de 1 800 employeurs américains, 76 % d’entre eux sont ouverts à réembaucher des « boomerangs » même si, jusqu’à tout récemment, 50 % d’entre eux œuvraient dans des organisations qui proscrivaient cette pratique. Pour le reste, l’égo entre en jeu. Pourquoi rengager un employé qui avait précédemment quitté ? Mais plutôt, pourquoi pas ?

Malgré le fait que le secteur du développement web soit aux prises avec une pénurie de main d’oeuvre, le retour au travail des boomerangs doit se faire dans le bon contexte et pas à n’importe quelles conditions. « Dans ce contexte, les gens essaient plein d’emplois différents et la décision revient souvent aux employés. C’est normal que parfois, un employé veuille partir pour des raisons professionnelles ou personnelles, mais chez Spektrum, si la relation s’est bien terminée, la porte peut rester ouverte s’il veut revenir» dit Georges.

Repartir sur des bonnes bases

Ce qui conditionne la possibilité du retour, ce sont évidemment les circonstances du départ.

C’est unanime pour Georges, Rich et Nic : le plus important, c’est l’honnêteté. Dans les deux cas, la relation de travail s’était bien terminée et ils n’étaient pas partis parce qu’ils ne « fittaient » plus dans l’équipe mais bien pour aller chercher de nouveaux défis et expériences.

« Bien entendu, lorsque je suis revenu, la première chose qu’on a faite c’était d’avoir une discussion honnête. C’est la base de toutes relations personnelles et professionnelles » nous explique Nic.

Identifier ce qui compte le plus

Bien qu’on entend de plus en plus parler de fût de bière au bureau, de sport en entreprise, d’activités sociales et d’avantages alléchants, certaines personnes préfèrent faire leur quart de travail et rentrer chez eux en échange d’un plus gros salaire. Pour ce qui est de nos deux boomerangs, ils avouent avoir tenu pour acquise la culture d’entreprise de Spektrum.

Du point de vue de l’employeur, chaque départ d’employé est une sorte de validation de la culture, des valeurs et de la dynamique d’une organisation. Pourquoi donc ne pas voir son retour comme un signal positif?  Après tout, s’il décide de revenir même après avoir goûté à autre chose, ce doit être parce que la recette est efficace.

Vous vous demandez comment nos « comeback kids » ont été accueillis à leur retour? « Les gars nous attendaient avec une bière, alors on peut dire que ça s’est bien passé. »

Photos : Elias Djemil