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Le choix d'un stage: bien plus qu'une porte d'entrée dans le monde du travail

Quand le printemps s’est repointé timidement le bout du nez, cette année, je me suis rappelé que l’année dernière, il avait refait surface en apportant avec lui le stress et l’angoisse de me trouver un stage. Ainsi devait se conclure le programme d’attestation d’études collégiales (AEC) Production en médias interactifs du Cégep Limoilou. Bien que ce n’était pas mon premier stage à vie, le fait qu’il s’agissait de ma toute première incursion dans le domaine de la programmation me mettait un peu (pour ne pas dire pas mal) de pression. Comment faire le bon choix? Quelle attitude adopter? Si j’avais accès à une brèche spatio-temporelle, j’enverrais ce texte inspiré par mon expérience et celle bien différente de mon collègue Olivier, à mon moi du passé, mais en attendant, je le partage ici en espérant plutôt donner un coup de main aux stagiaires du présent et du futur.

Le choix

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La formation en radiodiffusion que j’ai complétée il y a plusieurs années comptait elle aussi un seul et unique stage final. Le domaine de la radio étant ce qu’il était, il n’était pas conseillé de se lancer dans les grands marchés en sortant de l’école au risque de s’y brûler. Les étudiants allaient donc souvent faire leur stage dans de plus petites stations où il était possible de faire ses armes sans crouler sous la pression. J’ai donc dû combattre cette crainte qui était bien ancrée en moi lorsqu’est venu le temps de faire mon choix, l’an dernier. J’ai fini par piler sur mon orgueil et j’ai envoyé mon C.V. ici, chez Spektrum, même si la réputation d’excellence qui entourait l’agence intimidait la développeuse novice que j’étais. Après tout, comme le souligne si bien Olivier : «quand tu es stagiaire, tu peux viser haut. Donner ton nom dans des endroits plus difficiles d’accès, qui n’engagent pas fréquemment. C’est le temps d’essayer ce genre de choses là». Le pire qui peut arriver, c’est que ça ne fonctionne pas.

Mise à part la peur de l’échec, un autre argument qui peut faire pencher la balance est la recherche de stabilité. Dans le cadre de son DEC en informatique, Olivier avait pour sa part deux stages à réaliser. À l’époque, les options entre lesquelles il hésitait étaient complètement opposées, soit une petite startup qui comptait deux employés ou un grand groupe financier coopératif connu et établi. Finalement, il a choisi ce dernier pour les conditions avantageuses offertes et surtout, pour la sécurité d’emploi à long terme. C’était le genre d’endroit où il pouvait «rentrer et y finir ses jours».  Aujourd’hui, avec le recul, il avoue éprouver un peu de regrets à l’idée de ne pas avoir écouté son guts, surtout sachant désormais qu’il cadre plus dans une entreprise dans laquelle il peut avoir plus de leadership, prendre plus d’initiatives.

Quand vient le temps de choisir un stage, il est important de tenir compte de notre niveau et de faire preuve de réalisme, mais il ne faut pas laisser la peur et l’insécurité nous priver de belles opportunités. C’est pourquoi si notre programme en compte plus d’un, Olivier va même jusqu’à suggérer de d’abord aller vers l’option dont on est le moins convaincu.

L’attitude

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Personnellement, s’il y a bien une chose que je ferais différemment, c’est d’avoir moins peur de poser des questions. Comme il est mentionné dans ce très pertinent article du Centre d’aide aux étudiants de l’Université Laval, il faut avoir confiance en ses moyens, ce qui implique «d’agir, malgré des doutes, et de solliciter les ressources nécessaires pour avancer». N’oublions pas qu’être stagiaire, c’est être dans un contexte d’apprentissage. Il est bon de se lancer et d’apprendre de ce qui a moins bien fonctionné. Un concept que résume bien Olivier lorsqu’il conseille de «poser des questions quand tu es pris, mais d’essayer fort de te débrouiller avant».

L’article mentionné plus haut offre également un modèle de l’évolution vers l’expertise professionnelle composé de cinq profils détaillés allant du «novice» à «l’expert». Déterminer où on se situe dans ce processus permet de «se fixer des attentes plus réalistes» envers soi-même. Par exemple, lorsqu’il a été approché par une autre startup (CycleMap) alors qu’il complétait son baccalauréat en informatique à l’Université Laval, Olivier s’est senti plus confiant à l’idée de s’impliquer dans une entreprise de ce type. Fort de son DEC, de ses deux stages et de ses nombreuses années d’intérêts pour l’informatique, son profil devait davantage correspondre à celui du «performant» ou de «l’expert» lorsqu’il s’est lancé. Résultat : il avait le bagage et la légitimité de proposer de nouvelles stratégies à l’équipe et même, dans certains cas, d’amener un savoir-faire qui manquait.

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Sinon, d’un point de vue plus humain, le stage demeure une façon de commencer à bâtir son réseau de contacts. Ce qui revient énormément dans les articles et les témoignages sur le sujet, c’est l’importance de l’intégration. On ne se cachera pas qu’à compétences égales, c’est généralement la personne qui a postulé pour un poste donné qui semble la plus plaisante à côtoyer qui va être rappelée. Donc, même si le stage ne se traduit pas nécessairement en succès et/ou en embauche, il peut évidemment s’avérer plus que bénéfique de tout de même laisser une bonne impression.

Je me permets de conclure sur une note un peu psychopop. Je crois que la clé d’un choix de stage éclairé, c’est la connaissance de soi. Il est nécessaire de bien cerner son niveau, ses craintes, ses aspirations et ses attentes afin de trouver chaussure à son pied. Ainsi, une fois lancé, il est moins effrayant de sortir de sa zone de confort et surtout, de se faire confiance. Sinon, n’oubliez pas que vous n’êtes pas le premier ni le dernier à passer par ce chemin : ne vous gênez donc pas pour poser le plus de questions possible à ceux qui l’ont déjà emprunté. Ça permet souvent de désamorcer bien des inquiétudes et de débuter sa traversée avec quelques trucs et astuces de plus en poche.

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Si vous souhaitez poursuivre votre réflexion par rapport au sujet des stages, je vous invite à consulter les liens qui m’ont inspiré pour écrire cet article :

Photo de couverture : Elias Djemil