Réorientation de carrière : pourquoi pas devenir développeur Front End?

Il y a quelques années, alors que je savais pertinemment ce que je ne voulais pas ou plus faire de ma vie professionnelle tout en n’ayant aucune idée de ce que je voulais en faire, mon père a semé une idée qui me semblait alors assez farfelue. À l’époque, ma face visiblement pas convaincue avait accueilli son «As-tu pensé à travailler en programmation?» et pourtant, depuis, l’idée a germé et je suis effectivement devenue développeuse Front End. Inspirée par ma petite expérience personnelle et surtout par celles de bien d’autres, je m’accorde le droit de m’adresser à toi, jeune ou moins jeune professionnel avec ou sans «e» de tous milieux confondus en quête de réorientation. Toi aussi, tu peux tomber en amour avec la programmation et faire ta vie avec elle.
Portrait robot du développeur potentiel
Petite mise en situation: tu complètes le classique test du modèle RIASEC et tes profils principaux sont «Artistique» et «Conventionnel». Bien embêté par ce combo en apparence incompatible, tu te demandes comment on peut être un créatif assoiffé de liberté et d’expression tout en ayant un penchant pour l’organisation de données et les conventions... Erreur de compilation du test? Dédoublement de personnalité?
Pas de panique: être développeur Front End permet de concilier ces deux aspects de ta personnalité. Le terrain de jeu du Front-End se situe à mi-chemin entre l’esthétique et la mécanique d’un site ou d’une application web. Il est ainsi constamment appelé à conjuguer créativité, structure et logique.
Un projet web se fait à plusieurs têtes. Ce faisant, bien travailler en équipe est essentiel pour éviter que certains aient envie de te l’arracher. Comme il est ici question de réorientation, le travail collaboratif est peut-être une compétence que tu as déjà développée dans ton ancienne carrière, peu importe sa nature, et que tu pourras mettre à profit.
Finalement, ajoute à tout ça un désir constant d’apprendre et de t’autoformer, une bonne flexibilité et une aisance avec la résolution de problèmes et te voilà équipé pour envisager de devenir programmeur.
Comment savoir si j’aime ça? Est-ce que c’est compliqué?
Ce qui est génial avec la programmation, c’est que c’est un monde où la collaboration et le partage sont vraiment valorisés. Il y a donc une multitude d’outils et de tutoriels gratuits en ligne qui t’offrent la possibilité de t’y initier. Puisque coder peut sembler compliqué, voire ésotérique de l’extérieur, tâter le terrain est aussi une bonne façon de constater que c’est plus accessible qu’il n’y paraît. Évidemment, tu ne créeras pas le futur Facebook après une semaine de cours en ligne au même titre qu’on devient rarement Santana après avoir gratouillé une guitare quelques heures. Commencer par la base, c’est incontournable et ça permet du même coup de mesurer son intérêt.
Sinon, le moyen le plus efficace d’obtenir des réponses demeure assurément de poser des questions. N’hésite pas à aller à la rencontre des gens du milieu et participe activement aux séances d’informations des différentes formations offertes.
D’un point de vue humain, vais-je bien m’intégrer?
Tu n’as pas besoin d’être l’incarnation vivante du stéréotype du geek suprême pour entrer dans l’univers du web et t’y plaire. Dans le cadre d’un sondage maison extrêmement scientifique, huit de mes collègues ont ouvertement déclaré ne pas se considérer fan et/ou connaisseur de l’univers de Star Wars et personne n’a été lynché jusqu’à présent.
Être programmeur, c’est un métier de passionné. Soit. Ceci étant dit, on ne parle pas que de code durant nos heures de dîner. Comme dans tous les domaines, les intérêts sont variés. Par exemple, certains membres de l’équipe sont de grands sportifs et d’autres jouent même dans des bands punk! Ils lisent et écoutent toute sorte de contenus.
Bref, il y a autant de types de personnes qui travaillent en programmation qu’il y a de programmeurs.
Who run the world?
Pour conclure, tu as peut-être noté que je m’adresse à toi au masculin depuis le début de ce texte. Bien que le vent tourne tranquillement, on ne se cachera pas que le développement web est présentement un secteur à dominante masculine. Du haut de mes six mois dans le domaine au sein d’une seule et même entreprise, je n’oserai pas avoir la prétention de parler au nom de toutes mes consoeurs. Disons que pour ma part, mon expérience a été extrêmement positive jusqu’à présent et que mes craintes se sont avérées infondées.
Si tu es une femme, je t’encourage à voir dans cet état des choses une invitation plutôt qu’un obstacle. Plus nombreuses nous serons, plus banal notre présence sera et plus les jeunes filles auront des modèles auxquels s’identifier.
Photo : Mathieu Dionne