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Votre idée d'entreprise n'est pas si importante

Des accords de confidentialité (NDA), j’en ai signé une tonne. Je dois avouer que la plupart du temps, ça m’a fait rire. Non pas que je me moque de mes clients ou des entrepreneurs avec qui je collabore, mais je n’ai jamais vraiment compris comment une telle pratique permettait vraiment de « protéger » une idée pour ne pas se la faire « copier ».

Le risque de se faire imiter

Nous sommes 7,5 milliards d’humains sur Terre. Penser qu’on est seul à avoir une idée, c’est aussi penser que cette terre tourne autour de nous. « Oui, mais le concept n’existe pas », diront certains. Et bien ce n’est pas parce que personne n’y a pensé : c’est parce que personne ne l’a encore mis à exécution.

En plus, que vous soyez le seul ou non à avoir une idée, quand le projet verra le jour, ça ne constituera pas un avantage majeur. Avoir une idée, ce n’est pas un avantage concurrentiel ni un gage de succès.

Au-delà de l’idée, il ne faut pas oublier la connaissance de l’industrie, ni le réseau développé depuis le début du projet. On dit que le diable est dans les détails et c’est encore plus vrai quand il s’agit de démarrer un projet d’entreprise.

Exécution > Idée

Thomas Edison l’a dit : le génie, c’est 1 % d’inspiration et 99 % de transpiration. L’idée n’est qu’une infime partie du succès. C’est sa réalisation qui fera toute la différence. Comment vous y prenez-vous pour offrir votre service ou développer votre produit? De quelle façon acquérez-vous votre clientèle? Quel est votre plan pour mettre en place une structure de coûts viable et être profitable?

Une question que j’aime bien poser, c’est : si vous aviez 10 M$ dans votre compte d’entreprise et que votre service ou votre produit était prêt, que feriez-vous?

Quand on y pense, l’idée d’une plate-forme de partage de photos et de publications n’est pas si révolutionnaire que ça et pourtant, c’est devenu Facebook, alors que Myspace dominait dans la sphère socionumérique à cette époque. Tout est une question d’exécution. Vous vous rappelez les VHS? C’est devenu la norme des cassettes vidéo. Pourquoi pas Beta? Exécution!  

Vous demanderez aux entrepreneurs que l’on accompagne avec notre programme Apollo13, (particulièrement GoSoumission, Lexya ou Maitrileaf) ce que j’ai dit de leur idée lorsqu’ils sont venus me voir au départ. Mes commentaires n’étaient pas encourageants, mais ils ne s’y sont pas arrêtés. Toutes les idées sont bonnes et mauvaises, dépendant à qui vous en parlez. C’est ce que vous faites avec l’idée qui changera tout.  

Parler ou non de son idée?

Si vous voulez mon avis, oui, il faut parler de son idée. Sans gêne et sans retenue. Il ne faut pas seulement en parler à sa mère… c’est sur qu’elle la trouvera bonne! Parlez-en aux gens qui vont tenter de la démolir. Ainsi, elle se raffinera et vous n’en serez que plus résilient. Il faut l’exposer à un maximum de personnes, même celles qui n’y comprennent rien, parce que la valeur vient des perspectives les plus éclatées. Suffit d’avoir l’esprit ouvert, de bien connaître ses forces et ses faiblesses et d’être prêt à s’adapter lorsque c’est nécessaire. Simplement pour les connaissances que vous accumulerez lors de ces discussions, ça vaut la peine de se mouiller. Et si vous vous faites voler votre idée en en parlant, vous aurez la chance d’être plus compétitif lors de l’exécution.

Faites vos devoirs!

Nos premières rencontres avec les startups que nous accompagnons sont souvent les dernières. Nous leur donnons des devoirs pour prouver leurs hypothèses et souvent, les entrepreneurs ne les font pas. Pourquoi? Parce que ça nécessite de se confronter aux faiblesses du concept, d’arrêter de rêver, de réfléchir à leur proposition et de passer à l’action. À l’étape de la vision, tout est parfait, c’est normal. Avoir les deux mains dedans, ce n’est pas ce qui est le plus glamour! C’est lorsqu’on commence à tester le marché que les choses peuvent mal tourner. Si vous êtes entrepreneur et songez à nous contacter via notre programme de startups, pensez aux devoirs que vous aurez en nous quittant.

Bref, votre stratégie ne doit pas rester des pixels sur un écran. Au-delà de tenter de plaire au jury d’un concours ou de convaincre un banquier, un moment donné, il faut cesser de réfléchir et tester ses hypothèses. Plus vite vous entrerez en mode « action », mieux votre projet s’en portera. Au quotidien, c’est le défi de tous les entrepreneurs.