Jean-Michel Veillette : quand vendre ses livres devient payant

À 16 ans, après avoir habité deux mois et demi dans un Winnebago chez sa tante à Québec et pris goût à son autonomie, Jean-Michel Veillette découvre sa passion pour l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, c'est avec Marc-Antoine Paquet qu'il poursuit son rêve avec LEXYA en faisant partie du programme Apollo13.
Nom : Jean-Michel Veillette
Habitat : BNKR coworking
Fonction : Co-fondateur, responsable du développement des affaires et du marketing
Alimentation : Un petit filet mignon avec du vin rouge en famille le dimanche soir
Origines : Repentigny

Comment expliquerais-tu à ta grand-mère ton projet?
Grand-maman, on crée un site web et une application qui permettent aux étudiants des cégeps et des universités d’acheter tous leurs livres d’école à la même place. On est donc LA référence dès que l’étudiant a besoin d’un manuel scolaire, qu’il veuille l’acheter neuf, usagé ou en version numérique.
Quel est ton parcours,quels sont tes intérêts, bref, ce qui fait ce que tu es aujourd’hui?
J’ai toujours été quelqu’un d’assez indépendant et à mon affaire. J’avais hâte de quitter la maison. Pas parce que je n’étais pas bien, loin de là, mais pour être dans mes affaires. En secondaire 5, je suis donc parti en pension à Québec pour évoluer dans mon sport, le golf. J’ai beaucoup appris lors de ces années loin de la maison et pris de la maturité. Mes champs d’intérêt touchent à l'entrepreneuriat, la vente, le marketing, l'immobilier et les sports.
Qu’est-ce qui t’as poussé à lancer ta startup?
Il y a deux ans, une boîte de livres ramassait la poussière dans mon garde-robe. Mes parents m’ont toujours dit que si je réussissais à les vendre, je pouvais garder l’argent pour moi, même si c’est eux qui les payaient. Après des recherches, je ne trouvais pas de moyen pour les vendre facilement. En 2016, pour moi, ce n'était pas normal qu’il n’y ait pas de solution efficace pour y arriver.
Alors pendant six mois, j’ai continué d’y réfléchir sans trop en parler, en assumant que quelqu’un d’autre développerait un projet en ce sens-là. Un jour, en parlant avec Marc-Antoine, qui faisait le profil entrepreneurial à l'Université Laval, je lui ai parlé de cette idée-là que j’ai eue et il m’a simplement dit : « Go on le fait. On fait quoi? On commence par où? » Le lendemain matin, dans un café, on a commencé à s’informer et à construire LEXYA, et pas juste pour des livres usagés, mais neufs et numériques aussi.

Parle-nous d’un flop au travail et ce que tu en as appris.
Notre première rencontre avec Georges Saad. On peut en parler longtemps, mais en gros, il nous a dit après cinq minutes que notre projet initial était de la m**** et que ça risquait d'être un flop! Il nous a quand même guidé dans la bonne direction, on a fait nos devoirs (et plus) et on travaille maintenant en partenariat avec Spektrum depuis plus de huit mois!
Vous avez passé d'une idée de projet de B2C à un modèle B2B. Pourquoi?
Au départ, nous voulions y aller avec un modèle B2C en mettant les consommateurs (acheteurs et vendeurs de livres) en relation. Ce modèle est très difficile parce qu'on doit travailler en double côté marketing afin de rejoindre les deux clientèles en même temps et au même endroit. De plus, Georges nous a fait réaliser qu’un modèle B2B permet de prouver son marché avant même d’avoir développé quoi que ce soit. De cette façon, on est capable de bien cibler les besoins.
Brièvement, quel est votre modèle B2B?
Notre modèle est directement avec les associations étudiantes ou les écoles. Leur objectif principal est d’offrir des services aux étudiants afin d’améliorer l’expérience sur le campus. LEXYA est donc une solution technologique qui est vendue aux institutions scolaires ou aux associations étudiantes afin que celles-ci puissent mettre la plateforme à disposition de leurs étudiants gratuitement, et ce, en se démarquant en tant qu'institution.
Concrètement, quels seront les outils disponibles pour les étudiants?
Au départ, on se concentre sur la plateforme de livres. Celle-ci permettra à l’étudiant d’acheter ses livres directement de son divan. Il pourra également vendre ses livres usagés directement sur la plate-forme facilement. On a plusieurs idées pour la suite, des idées qui ont toutes pour objectif d’accompagner l’étudiant dans son parcours scolaire en lui offrant des outils technologiques simples et efficaces, mais on garde le focus sur la plate-forme de livres pour le moment.
Comment penses-tu que LEXYA va transformer le marché des livres, autant physiques que numériques ?
Selon nous, de plusieurs façons. Premièrement, en travaillant avec les écoles, la plate-forme sera facilement accessible et très efficace pour l’étudiant. Il pourra éventuellement acheter tous ses livres en un seul clic! Deuxièmement, en étant le lien direct avec les maisons d’édition et en ayant un modèle de revenus B2B avec les institutions scolaires, nous sommes en mesure de réduire le prix des livres pour les étudiants. Les éditeurs peuvent donc augmenter leur marge, et les étudiants payent moins cher, alors tout le monde est content!

Quel conseil aurais-tu aimé qu’on te donne avant de te lancer?
Va sonder tout le monde que tu peux dans le marché afin de comprendre qui sont les acteurs importants et quelles sont leurs frustrations et les problèmes qu’ils perçoivent. C’est la meilleure étude de marché possible. Deuxième conseil, lis le livre Meaningful, c’est la plus belle petite bible avant de se lancer en affaires.